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Une action en justice contre l’industrialisation de la forêt

lundi 11 mars 2019, par Association ARPENT

Des citoyens et des ONG ont déposé une action en justice contre l’Union européenne pour contester l’inclusion de la biomasse forestière dans la directive sur les énergies renouvelables. Les plaignants estiment que promouvoir cette source d’énergie est contradictoire avec le respect des objectifs climatiques et conduirait à la destruction accélérée des forêts.

La forêt, un « carburant renouvelable » ? Le 4 mars 2019, des citoyens et des ONG de six pays dont cinq États membres (Estonie, France, Irlande, Roumanie, Slovaquie et États-Unis) ont déposé plainte devant le Tribunal de l’Union européenne, à Luxembourg pour contester l’inclusion de la biomasse forestière dans la directive énergies renouvelables, dite RED II. Cette directive a été adoptée en juin 2018 par la Commission, le Parlement et le Conseil européens au nom du respect de l’objectif général de l’Union européenne (UE) de réduire d’ici 2030 les émissions de carbone de 40 % par rapport aux niveaux de 1990. Et ce malgré les avertissements d’un groupe de plus de 800 scientifiques, de conseillers de l’UE et d’autres experts et malgré les principes de précaution et d’action préventive prévus par le Traité sur le fonctionnement de l’Union.

Or, pour les citoyens et des ONG qui ont porté plainte contre l’UE, considérer le bois comme un « carburant renouvelable » entraînerait la dévastation généralisée des forêts et augmenterait considérablement les émissions de gaz à effet de serre : RED II comptabilise comme nulles les émissions de CO2 provenant de la combustion de bois de chauffe et ne tient pas compte du rôle des forêts comme puits de carbone. En plus, les usines de pellets (granulés de bois) à partir de biomasse brute sont elles-mêmes d’importants générateurs de pollution atmosphérique nocive pour la santé humaine.

Par ailleurs, le temps nécessaire pour faire repousser les arbres, s’ils repoussent, n’est pas pris en compte dans la promotion par l’Union européenne de la bioénergie forestière comme moyen d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.

Les plaignants considèrent donc qu’utiliser les arbres comme source d’énergie prétendument neutre ne fait qu’accroître la « dette carbone » mondiale à venir, comme le montre une étude parue dans la revue Nature : le bois « émet généralement 1,5 fois plus de CO2 que le charbon et 3 fois plus que le gaz naturel à cause de la liaison carbone-bois, de sa teneur en eau, et de la température basse de combustion ».


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