Lors des premières années de nos vies, les forêts françaises ont accueilli nos rêves et nos peurs d’enfants. Ces lieux magiques ont également abrité les résistant-es et les maquisard-es, héros pour nos libertés.
Joyaux de la biodiversité, elles ont toujours constitué un commun essentiel à la vie. Elles hébergent des écosystèmes végétaux et animaux riches, jouent un rôle crucial dans la filtration et la rétention de l’eau, mais aussi dans la purification de l’air. Elles sont un rempart essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique, puisqu’elles permettent de stocker le dioxyde de carbone présent en trop grande quantité dans notre atmosphère. Notre résilience en dépend ; pour maintenir le réchauffement planétaire à 1,5 °C, comme préconisé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les forêts sont et seront un allié de poids.
Un tiers de la métropole en est recouvert, un quart sont des forêts publiques appartenant à l’État ou aux collectivités territoriales, et elles sont donc gérées et protégées par l’Office national des forêts, l’ONF. Mais, la folie galopante du capitalisme voit dans ces ressources naturelles un potentiel financier en bois et rogne, chaque année un peu plus, leur existence. Partout, la forêt recule, et avec elle, les écosystèmes qu’elle protège. Année après année, l’ONF alerte, proteste, demande du soutien pour empêcher que ces trésors nationaux ne finissent dévastés.
Mais l’ONF a vu ses fonctions muter au fil des décennies, sous l’effet d’une privatisation rampante qui jamais ne dit son nom. Gels et suppressions de postes, baisse des dotations financières, recours accru aux contractuels, contrats d’objectifs et de performance, fermeture d’agences et de bureaux régionaux… Comme trop souvent, les missions de service public sont sacrifiées sur l’autel de la rigueur budgétaire, au détriment du bien-être collectif.