Au détour d’une conversation, il vous est peut-être déjà arrivé d’imaginer une Terre où les êtres humains auraient disparu. Que serait le monde qui ne subirait plus l’intervention humaine ? Cette question, Jean-François Bastin, chercheur à l’École polytechnique fédérale de Zurich (Suisse) et d’autres scientifiques l’ont poussée plus loin et se sont demandé : « Quelle serait la couverture forestière naturelle ? Quel serait l’impact d’une restauration de cette couverture sur le climat ? » Leur réponse scientifique à ces questions a été publiée dans la revue Science.

Ils ont d’abord défini les endroits qui se prêteraient naturellement à accueillir des arbres, hors intervention humaine. Une première carte établie, les endroits où figurent déjà des espaces urbains, agricoles et des forêts ont été retirés. En creux donc, ils ont dessiné les zones de la planète dans lesquelles il serait réaliste de replanter des forêts. « Nous avons travaillé sur les capacités biophysiques de la planète. Nous voulions mettre en place un outil pour guider les autorités locales et internationales qui souhaitent lutter contre le réchauffement climatique », explique à Reporterre Jean-François Bastin, co-auteur de l’article. Selon eux, la planète pourrait accueillir près d’un milliard d’hectares de forêt en plus — soit une augmentation de 25 % —, qui captureraient 205 gigatonnes de carbone.