
Après deux ans d’une gestion catastrophique et inhumaine sur fond de contrat d’objectif et de performance 2016-2020 irréaliste et de ce fait abandonné dès 2017, puis un an d’incertitude, les personnels de l’Office national des forêts (ONF) ont vu arriver en début d’année un nouveau directeur général, Bertrand Munch. Sa lettre de mission : redresser des comptes dans le rouge sans aucune aide de l’État, transformer l’ONF en cinq ans notamment par de nouvelles suppressions de postes et la filialisation de 40 % de ses activités.
C’est dans cette logique qu’il annonçait aux personnels, en janvier, l’ouverture à la contractualisation massive dans l’établissement. Désormais, les fonctionnaires assermentés seront remplacés par des salariés de droit privé y compris pour les missions de protection et de police ! Cette décision du gouvernement marque une nouvelle étape vers la privatisation de la gestion des forêts publiques et la disparition du service public chargé de les protéger.
Depuis les années 2000, l’Office national des forêts est soumis à une pression croissante. Le « projet pour l’Office » de 2002 préconisait un gain de productivité de 30 % en cinq ans et une baisse importante de ses effectifs. Alors que l’établissement comptait 15.900 agents dans les années 80, on en compte seulement 8.200, fin 2019, année au cours de laquelle l’État a détruit 400 postes à l’ONF soit un emploi sur vingt en un an. Désormais, les fonctionnaires ne représentent plus que 57 % des effectifs de l’établissement.