Nichée dans le centre-ville de Vannes, la crèche Richemont ressemble à n’importe quelle autre : des mini-toboggans en plastique et des dessins sur les murs, des bacs de surchaussures hygiéniques à l’entrée, et ces couleurs chaudes qui dégagent une ambiance rassurante. Mais, ici, les parents qui défilent sont particulièrement sereins : « Quand je viens récupérer ma fille, je sais qu’elle a mangé des produits frais et sains, témoigne Laëtitia, mère d’une fillette de deux ans et demi. Elle en découvre même que je ne cuisine jamais, comme le butternut ou le fenouil… C’est une formidable initiation à la nature et à la saisonnalité. »
Voilà quelques semaines que la cuisine de cette crèche accueille de nouveaux venus : les fruits et les légumes cultivés par la régie agricole de la ville, livrés le matin même sans autres intermédiaires. De quoi donc donner le sourire aux parents… quand ils ne deviennent pas les victimes collatérales, bien malgré eux, d’un drôle de paradoxe : « Le problème, c’est que ça devient compliqué de faire aussi bien le soir ! Je n’avais pas envisagé que mon fils se plaigne parce que c’est meilleur à la cantine », ironise un père.
Pouvoir bénéficier d’une nourriture de qualité, traçable et si possible locale, la démarche fait l’unanimité. La directrice de la crèche y songeait et militait en ce sens : « Il y a une vraie demande des parents pour des produits bio et naturels », assure Bérengère Picard. Problème : impossible de s’approvisionner en conséquence. Avec 75 enfants âgés de deux mois à trois ans, les besoins de la crèche restent limités. « Nous vendre 4 kilos de haricots verts, ça n’intéresse personne », poursuit la directrice.