Les cris des enfants sortant de l’école résonnent dans le calme du village. Derrière les bâtiments, les vignes finissent de perdre leurs feuilles roussies par l’automne. À Fleurie, tant les fenêtres qu’une partie de la cour de récréation donnent sur les vignobles de ce cru du beaujolais. Un paysage bucolique séduisant. Mais plus inquiétant quand arrive la saison des épandages.
« Ici, beaucoup d’écoles sont enclavées dans les vignes », souligne Mathieu Chastagnol, militant de l’association Nous voulons des coquelicots Val de Saône-Beaujolais. Avec son collègue Michel Faure, voici un an qu’ils ont commencé à s’intéresser au sujet. Ils ont parcouru les collines du Beaujolais, recouvertes de rangées de ceps cernant les villages parsemés.
À Romanèche-Thorins, seule une route sépare l’école des vignes. À Saint-Lager, les fenêtres ouvrent sur un magnifique paysage viticole. À Lancié, la parcelle qui donnait sur la cour de récréation de la maternelle a été récemment arrachée. Une haie et un parking mettent désormais une dizaine de mètres entre les plus proches ceps. Au Perréon, les élèves peuvent compter les rangs sans difficulté par les fenêtres des salles de classe.