L’enquête a été commandée par les associations Terres de Luttes, Notre Affaire à Tous et ZEA, dans un double objectif de contribuer à la recherche en sociologie politique et d’accompagner d’un point de vue stratégique les mobilisations sociales résistantes. Analyse d’un mouvement social « qui s’ignore ».
Que sont les GPII ?
Les Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII), mais aussi polluants pour la grande majorité, ont ainsi été regroupés sous un label commun, adopté dans la charte de Tunis à l’occasion d’un forum social en mars 2013.
Selon les citoyen·nes, associations et mouvements présents, « ces projets constituent pour les territoires concernés un désastre écologique, socio-économique et humain ».
Bien qu’il en existe probablement des milliers sur le seul territoire français, Reporterre en a répertorié 370 sur sa carte interactive, en collaboration avec Le Mouvement et Partager C’est Sympa. Un recensement non exhaustif donc, mais qui respecte tout de même la pluralité des combats de par « leur situation géographique, leur statut actuel (défaite, victoire ou en cours de mobilisation) ou le type de projet contesté », selon le sociologue Kevin Vacher du laboratoire d’éducation populaire « Groupe de Diffusion, de Recherche et de Veille citoyenne (GDRV) ».
Malgré une certaine hétérogénéité énoncée ci-dessus, ces projets n’ont pas été regroupés sous un même label sans raison. K. Vacher a en effet observé certaines redondances de conséquences néfastes pour les populations locales, et avantageuses pour le secteur privé : artificialisation massive des sols, extension urbaine, logiques consumériste exagérée et de métropolisation, concurrences des territoires ou encore mise au service des institutions publiques au profit de multinationales.