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Rapport du Giec : « Les climatosceptiques ne se tairont jamais »

lundi 20 mars 2023, par Association ARPENT

Le Giec rend son sixième rapport de synthèse lundi 20 mars. Malgré le consensus scientifique, certains climatosceptiques ne seront jamais convaincus, explique le mathématicien David Chavalarias.

Mathématicien, David Chavalarias est directeur de l’Institut des systèmes complexes de Paris Île-de-France. En 2016, il y a lancé le projet Politoscope, dédié à l’analyse des réseaux sociaux et du militantisme en ligne. De ce travail, le chercheur a tiré l’ouvrage Toxic Data : comment les réseaux manipulent nos opinions (Flammarion), ainsi qu’une étude sur les climatosceptiques de Twitter.

Reporterre — Le 20 mars, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publiera son nouveau rapport de synthèse. Celui-ci peut-il faire taire les climatosceptiques ?

David Chavalarias — Il y a deux types de climatosceptiques. Ceux qui doutent, de bonne foi, après avoir lu quelque part des articles fallacieux qui les ont convaincus. En leur opposant des arguments scientifiques solides, ils peuvent encore sortir de l’endoctrinement dénialiste [1]. L’important est d’identifier leur disposition d’esprit pour savoir si ça vaut la peine ou non d’essayer de les persuader.

Et puis, il y a les climatosceptiques par principe ou stratégie. Le compte le plus influent dans la twittosphère dénialiste est un ancien militant antivaccins. Il est ensuite devenu un relais de la propagande du Kremlin, au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine. Désormais, il se définit comme chercheur indépendant, expert du climat. Un opportuniste absolu ! Il change d’identité dans l’unique but de faire de la contestation sociale.

Ceux-là, quels que soient les rapports du Giec publiés, on n’arrivera pas à les raisonner. Quoi que vous leur disiez, ça n’aura aucune utilité. Pour eux, la question n’est plus de savoir s’il y a ou non un réchauffement climatique, mais s’ils parviendront à freiner les mesures prises pour lui faire face. Ils ne se tairont jamais.

Dans votre récente étude, vous parlez d’un regain de climatosceptiques sur Twitter. Qui sont-ils ?

Sur Twitter, en France, on parle de près de 10 000 actifs. Les comptes qui émergent en ce moment ont participé pour majorité au relais de la propagande du Kremlin contre l’Ukraine, ainsi qu’aux polémiques du passe vaccinal et de la vaccination. Ils ne sont pas rattachés aux groupes politiques traditionnels, de gauche comme de droite, mais plutôt à de micropartis, comme l’Union populaire républicaine de François Asselineau ou les Patriotes de Florian Philippot. Sans être affiliés au sens strict du terme, ils grenouillent à minima dans leur sphère d’influence.

Par ailleurs, la communauté utilise de faux comptes pour amplifier sa parole. Il s’agit de robots qui relaient l’information. Cette stratégie est très fréquente sur les réseaux sociaux, mais les dénialistes y ont beaucoup plus recours que les proclimat.


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