Un tel constat n’est pas complètement nouveau : cela fait « plus de 10 ans », rappellent les auteurs de ce dense document, que « les organisations de défense des droits humains » dénoncent « une détérioration régulière du respect des droits fondamentaux et de l’état de droit dans le monde ». Mais l’année 2022, marquée notamment par l’invasion de l’Ukraine par la Russie « dans un déferlement de violence militaire qui s’est abattu sur une population et un pays en paix », restera probablement comme l’une des plus sanglantes de cette éprouvante décennie.
Depuis le début de cette guerre, constate Amnesty, « les appels en faveur de la justice et d’enquêtes concernant les crimes de guerre se sont fait entendre avec force ». Et ils ont eu pour effet que les États membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU), « peut-être portés par cette vague », ont enfin « adopté lors de leur Assemblée générale une résolution destinée à contrer le droit de veto détenu par les membres du Conseil de sécurité, qui était une cause majeure de faiblesse de l’institution ».
De sorte qu’Amnesty se prend à espérer : « L’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine pourrait-elle susciter un réveil plus large ? Pourrait-elle finalement permettre au monde de s’unir autour des droits fondamentaux et des valeurs universelles ? »
Cela constituerait une appréciable nouveauté, car le reste du monde est toujours ravagé par « davantage de conflits, toujours plus meurtriers », dont le moins qui se puisse dire est qu’ils ne soulèvent pas les mêmes élans indignés que les exactions russes en Ukraine.