Près de Châtillon-sur-Seine, les champs de céréales s’étalent à perte de vue. Cette région, connue pour sa production à grande échelle de blé, d’orge et de colza, est aussi un territoire peu densément peuplé. Pourtant, plus d’une centaine de manifestants étaient présents durant la journée du 3 juin pour soutenir le collectif Mega-méthaniseur Ni ici ni ailleurs contre l’usine de méthanisation qui vient d’être construite à Cérilly. La méthanisation consiste à utiliser des matières organiques (des déjections animales mêlées à des cultures intermédiaires, comme l’avoine, le seigle, etc.), pour produire du gaz.
Géré par Sécalia, filiale française de l’entreprise danoise Nature energie rachetée par Shell, et par la coopérative agricole Dijon Céréales, cette marmite XXL tout juste sortie de terre peut traiter jusqu’à 200 000 tonnes de matières organiques par an et s’étend sur quinze hectares. En ajoutant « un hectare par unité de stockage dans les cinq communes concernées, cela fait plus de vingt hectares qui ne pourront plus être utilisés pour l’agriculture », précise Cyril Beaulieu, un des portes-parole de la Confédération paysanne. Alors que la construction a commencé en août dernier, le seigle devrait être incorporé en décembre et les premiers mètres cubes de gaz devraient être produits en février 2024.