Accueil > CLIMAT-ENVIRONNEMENT > Gulf Stream : le courant vital de l’Atlantique pourrait s’arrêter dès 2025

Gulf Stream : le courant vital de l’Atlantique pourrait s’arrêter dès 2025

jeudi 27 juillet 2023, par Association ARPENT

Un système vital de courants océaniques qui régit les conditions météorologiques dans l’hémisphère nord (AMOC) pourrait s’effondrer d’ici le milieu du siècle, voire dès 2025, dans deux ans. L’étude publiée et validée ce 25 juillet dans Nature avertit que, du fait du dérèglement climatique mondial, le système de courants océaniques est proche d’un point de basculement irréversible et imminent. L’effondrement de l’AMOC pourrait entraîner une catastrophe climatique majeure : élévation rapide du niveau de la mer en Amérique et Europe du Nord, baisse des températures hivernales moyennes de plus de 10 °C en Europe, réduction de la production agricole sur l’ensemble du continent, grave perturbation des moussons d’été dans de grandes parties de l’Afrique et de l’Asie.

Les études sur les courants océaniques et le climat sont extrêmement complexes et leurs résultats doivent toujours être pris avec prudence tant les controverses naturelles entre chercheurs sont grandes. Mais bien qu’ils reconnaissent que certains de leurs résultats puissent être contestés, les scientifiques auteurs de la nouvelle étude publiée ce 25 juillet par Nature et validée par des pairs estiment qu’ils sont trop importants pour ne pas être rendus publics. « Si nous avons raison — et nous pensons que c’est le cas —, ce n’est pas aux générations futures de s’en préoccuper« , déclarent-t-il. « Il faut s’en préoccuper dès maintenant« .

A la recherche de signes avant-coureurs

Cette nouvelle recherche s’ajoute à un nombre croissant de travaux scientifiques qui décrivent comment les émissions continues de gaz à effet de serre de l’humanité pourraient déclencher des « points de basculement » climatiques, c’est-à-dire des changements rapides et difficilement réversibles dans l’environnement.

Cette question est particulièrement préoccupante compte tenu des températures extrêmes que nous observons actuellement dans le monde entier, y compris dans l’océan Atlantique lui-même, qui s’écarte considérablement des records antérieurs. Ce 25 juillet, une sonde immergée à une centaine de kilomètres des côtes de Floride a enregistré une température record de l’eau de mer : 38.3°C.

Dans l’Atlantique, les scientifiques ont cherché des signes avant-coureurs d’un changement semblable à un basculement dans un enchevêtrement de courants océaniques : la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique, ou AMOC. Ces courants transportent les eaux chaudes des tropiques à travers le Gulf Stream, en passant par le sud-est des États-Unis, avant de s’incurver vers le nord de l’Europe. Lorsque cette eau libère sa chaleur dans l’air plus au nord, elle devient plus froide et plus dense, ce qui la fait plonger dans les profondeurs de l’océan et revenir vers l’équateur. Cet effet de plongée, ou « renversement », permet aux courants de transférer, comme sur un tapis roulant, d’énormes quantités de chaleur autour de la planète, ce qui leur confère une influence considérable sur le climat autour de l’Atlantique et au-delà.

Cependant, à mesure que l’homme réchauffe l’atmosphère, la fonte de la calotte glaciaire du Groenland ajoute de grandes quantités d’eau douce à l’Atlantique Nord, ce qui pourrait perturber l’équilibre entre la chaleur et la salinité qui maintient le mouvement de retournement. Une partie de l’Atlantique au sud du Groenland s’est refroidie de façon spectaculaire ces dernières années, créant un « blob froid » que certains scientifiques considèrent comme un signe de ralentissement du système.


Voir en ligne : l’article complet

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)