La méthanisation produit principalement du digestat, composé à 90 % de déchets, dont seulement 10 % de gaz, principalement du méthane (CH4) utilisé comme source d’énergie et à 4 % de CO2. Or ce processus n’est pas écologique, contrairement à ce qui est communément promu et l’idée que la méthanisation contribue à la neutralité carbone est erronée. De plus, les fuites de méthane ont été constatées, en moyenne sur toutes les études elles sont de 4,8%, alors qu’une fuite de seulement 1 % suffit à annuler les avantages du bilan carbone, car le méthane a un potentiel de réchauffement global 86 fois plus élevé que celui de CO2 sur 20 ans (durée de vie typique d’un méthaniseur).
Une confusion s’opère entre neutralité carbone et neutralité climatique : la méthanisation, en générant continuellement du méthane et du CO2, ne peut être considérée comme neutre d’un point de vue climatique. De plus, le rythme de la photosynthèse ne permet pas de compenser efficacement la production de gaz, creusant davantage cet écart. Cette erreur d’appellation pèse lourdement sur les générations futures, induisant en erreur sur la véritable empreinte environnementale de cette pratique.
La méthanisation semble donc loin d’être « neutre en carbone ». Elle s’apparente davantage à une création de néo-méthane à partir de cultures dédiées, transformant des ressources potentiellement utiles pour les sols en gaz contribuant à l’effet de serre. En réalité, l’utilisation du biométhane émet deux à six fois plus de CO2 que l’utilisation du gaz naturel.
Quant à l’énergie que la méthanisation peut délivrer, elle se révèle extrêmement faible comparée à d’autres approvisionnements énergétiques connus, avec un Taux de Retour Énergétique probablement inférieur à 1, c’est à dire qu’on récupère moins d’énergie que ce que l’on a dépensé pour la récupérer ! L’énergie solaire, par exemple, offre une capacité bien plus significative, suggérant d’autres voies pour répondre aux besoins énergétiques. L’énergie délivrée par un hectare de panneaux solaires est au moins 100 fois plus grande que celle délivrée par un hectare de cultures.
La notion de fertilisation des sols par le digestat est également remise en question. La méthanisation, en utilisant le carbone de la biomasse pour produire du méthane, prive les sols de cet apport essentiel. Les digestats, loin de rétablir un équilibre naturel, contribuent à la faim en carbone des sols, affaiblissant ainsi leur fertilité. La méthanisation appauvrit les sols.
Certes, la méthanisation offre une couverture des sols avec des cultures intermédiaires, mais cette pratique s’écarte des principes des cultures intermédiaires pièges à nitrates. Les cultures destinées à la méthanisation ne contribuent pas à l’enrichissement des sols et affectent la biodiversité, impactant ainsi la fertilité des sols.
L’idée que le digestat puisse être un bon substitut aux engrais chimiques est également remise en cause. Le digestat liquide, composé en grande partie d’ions ammoniums, ne représente pas une alternative plus assimilable par les plantes, contrairement à ce qui est parfois avancé.