Pour répondre à l’objectif fixé par le Président de la République de planter un milliard d’arbres d’ici à 2030, le MASA a confié à un comité spécialisé du Conseil Supérieur de la Forêt et du Bois l’élaboration de ce rapport. Ce cadre confidentiel n’a pas permis une large participation des acteurs associatifs et de la communauté scientifique, ce qui s’en ressent dans ses conclusions.
Ainsi, ce rapport promeut la transformation de forêts françaises en plantations peu diversifiées après coupe rase des peuplements existants et améliorables ce qui est contraire aux déclarations récentes du Ministre de la transition écologique, Christophe Béchu.
Jusqu’au bout des négociations sur ce texte, le MASA s’est opposé à l’intégration de critères sur la biodiversité permettant de garantir l’absence de dégradation d’habitats ou d’espèces protégées.
Les conclusions de l’expertise scientifique sur les coupes rases, pourtant commandées par les deux ministères et rendues publiques le 22 novembre 2022, ont été ignorées notamment à propos des impacts sur le climat de cette pratique controversée.
Les coupes rases entraînent des émissions importantes et immédiates de gaz à effet de serre, en particulier lorsque le sol est travaillé. Ces émissions ne peuvent pas être annulées, à court et moyen terme, par la plantation de nouveaux arbres. Cette stratégie risque donc d’accentuer davantage la chute du puits de carbone forestier.
De plus, les coupes rases entraînent une destruction de l’ambiance forestière ce qui expose les jeunes plants au plein soleil avec un risque fort de mortalité.